Potins du sacristain - Décembre 2012

Voilà, vous êtes au Bar de la Marine, où se trouve généralement le sacristain (il n’a que la place du village à traverser). Pas de chance ! Exceptionnellement, il n’est pas là ! C’est le patron du bar qui pourra nous répéter tout ce que le sacristain y a raconté ce mois-ci. Et puisque vous avez été nombreux à nous demander qui était le sacristain, vous pouvez le voir en photo au bas de cette page.

Oncle Pierre disait :

« Qui me jugera ?
Les autres me voient de l’extérieur, ça trompe ;
moi je me vois de l’intérieur, c’est pas beau.
Dieu seul voit les deux et jugera. »

Et il disait encore :
« Tout homme a une sagesse même sans le savoir. La lecture de la Bible nous aide à découvrir notre sagesse pour ne pas être à côté de la plaque. »

Marthe et Marie

Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir dit-on.
Quand Marie et Marthe reçoivent Jésus à Béthanie comme leur ami, l’attitude des deux sœurs est très différente. Marthe s’active sur le plan matériel : faire et servir un bon repas. Elle veut donner. Marie, elle, reçoit. C’est très gratifiant de donner. C’est très humble de recevoir.
Il y a des tas de gens généreux, très généreux, qui s’occupent, sur tous les plans, de personnes démunies.
Il y en a peu aujourd’hui qui acceptent de recevoir Ta parole, Seigneur, pour bien la mettre en pratique.
Marthe s’agite, lui dit : "Tu, Seigneur." Certes elle accomplit un service indispensable. Mais sans doute le fait-elle pour se persuader qu’elle est une super ménagère d’où ce service compliqué.
Si elle T’avait écouté, elle aurait pu faire plus simple.
À méditer.

Conte de Noël et d’actualité

Il y avait une fois, il y a bien longtemps de cela, dans un petit village palestinien, un atelier de charpentier. Un jour que le maître était absent, les outils se réunirent en grand conseil sur l’établi. Les conciliabules furent longs et animés, ils furent même véhéments. Il s’agissait d’exclure de la communauté des outils un certain nombre de membres.
L’un prit la parole : Il faut, dit-il, exclure notre sœur la scie, car elle mord et elle grince des dents. Elle a le caractère le plus grincheux du monde.
Un autre dit : Nous ne pouvons conserver parmi nous notre frère le rabot qui a le caractère tranchant et qui épluche tout ce qu’il touche.
Quant au frère marteau, dit un autre, je lui trouve le caractère assommant. Il est tapageur. Il cogne toujours et nous tape sur les nerfs. Excluons-le.
Et les clous ?... Peut-on vivre avec des gens qui ont le caractère aussi pointu ?… Qu’ils s’en aillent !
Et que la lime et la râpe s’en aillent aussi. A vivre avec elles, ce n’est que frottement perpétuel.
Et qu’on chasse le papier de verre dont il semble que la raison d’être dans cet atelier soit de toujours froisser !

Ainsi discouraient en grand tumulte les outils du charpentier. Tout le monde parlait à la fois. L’histoire ne dit pas si c’était le marteau qui accusait la scie et le rabot la lime, mais il est probable que c’était ainsi, car à la fin de la séance, tout le monde se trouvait exclu.
La réunion bruyante prit fin subitement par l’entrée du charpentier dans l’atelier. On se tut lorsqu’on le vit s’approcher de l’établi. Il saisit une planche et la scia avec la scie qui grince. La rabota avec le frère rabot au ton tranchant qui épluche tout ce qu’il touche. Le frère ciseau qui blesse cruellement, notre sœur la râpe au langage rude, le frère papier de verre qui froisse, entrèrent successivement en action. Le charpentier prit alors nos frères les clous au caractère pointu et le marteau qui cogne et fait du tapage. Il se servit de tous ces outils au méchant caractère pour fabriquer un berceau...
Pour accueillir l’Enfant à naître.
Pour accueillir la Vie... (Jean Vernette)

Un homme d’exception

Le cardinal Martini aimait citer un proverbe indien : « Nos vies peuvent se diviser en quatre parties. Dans la première nous étudions, dans la seconde nous enseignons, dans la troisième nous réfléchissons. Et dans la quatrième ? Nous mendions, même sans nous en rendre compte. »
Ces propos illustrent la vie extraordinaire de cet homme qui fut théologien, exégète et pasteur. Il nous a laissé plusieurs ouvrages centrés sur la Parole de Dieu. J’avais beaucoup apprécié, il y a quelques années, Miettes d’Évangile qui avait guidé mes lectures spirituelles pendant plusieurs semaines. Sa forte personnalité et son grand esprit d’ouverture lui valurent d’être jeune évêque à Milan pour guider le plus grand diocèse d’Italie.
Au moment de sa sépulture, de nombreux hommages lui furent rendus pour sa simplicité, sa passion pour l’Ecriture, son souci des petits et des pauvres. De nombreux chrétiens auraient souhaité qu’il soit pape un jour. Il n’en fut pas ainsi... la voix du peuple n’arrive pas encore dans les salles du conclave ! Cela lui laissa une grande liberté de pensée et n’entama pas son audace pour donner une chance à la parole publique de l’Église.
Dans un discours célèbre prononcé lors d’un synode pour l’Europe en 1999, il formula trois rêves : tout d’abord celui que hommes et femmes vivent dans une grande familiarité avec la Sainte Ecriture, par la lecture personnelle ou dans de petits groupes de chrétiens. Le deuxième mettait l’accent sur l’eucharistie, signe de la présence du Ressuscité au cœur des paroisses chargées d’en témoigner. Dans le troisième, il se révélait comme un homme au franc parler sur le gouvernement de l’Église et la collégialité épiscopale, quelque peu oubliée après le Concile.
Il aurait souhaité qu’au cours de ce synode, des débats s’instaurent autour de ce qu’il appelait les « nœuds disciplinaires et doctrinaux » : la place des femmes dans la société et l’Église, leur participation à certaines responsabilités ministérielles, la sexualité, le préservatif, l’accueil des divorcés remariés et l’ordination d’hommes mariés. Ces orientations le mirent en divergence avec la pensée du pape Benoît XVI.
Le cardinal Martini est lui-même passé par chacune des étapes de la vie qu’il évoquait dans ce proverbe indien rapporté au début de ces lignes. Plusieurs témoins rapportent que, dans les semaines avant sa mort, il a été ce mendiant proche à la fois de Jésus qui le faisait vivre, et des hommes, ses frères avec qui il a su exprimer sa solidarité. Michel Almaric

La haine propagée par Internet

Il n’existe pas de semaine sans que nous trouvions dans nos boîtes aux lettres électroniques des courriers fustigeant une minorité française : roms, musulmans, gens du voyage.
C’est une bien mauvaise utilisation des réseaux sociaux. En effet, 100 % des informations de ce genre reçues par le sacristain se sont avérés des canulars ou ce que l’on appelle en langage informatique des « hoax ».
Souvent ces courriers se terminent par : à diffuser largement.
Surtout ne le faites jamais. Si l’on a le moindre doute sur la véracité des faits décrits, et même si l’on n’a pas de doute, il est absolument nécessaire de faire une recherche sur le site Hoaxbuster. En faisant une copie d’une phrase clé et choc du texte que vous avez reçu, vous y trouverez la plupart du temps le texte intégral, l’histoire de ce canular et des commentaires souvent amusants des connaisseurs.
Le sacristain pense que la peur est toujours une mauvaise conseillère.
Il n’est pas rare que de nombreux destinataires de ce courrier apparaissent en haut de votre écran. Avant de détruire le courrier n’hésitez pas à leur faire savoir que cette information est fausse.
A Port Saint Nicolas, on n’aime pas les fausses rumeurs, et on encourage les marins du port, qui savent le faire, à nettoyer la toile !

L’énigme du sacristain

La réponse vous est donnée en envoyant par email votre solution à [jules.lagoutte@portstnicolas.org].

Plutôt mal vu dans la Bible car considéré comme une attitude souvent méchante, ce comportement est considéré par le sacristain comme indispensable, ne serait-ce que pour prévenir les maladies cardiovasculaires, chasser le stress, améliorer ses fonctions cognitives.

La photo du sacristain

Le sacristain promène Pongo (canis presbyteriensis) et son copain sur une mer calme.

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Jules LAGOUTTE

Patron du Bar de la Marine de Port Saint Nicolas.

Publié: 01/12/2012