Élection

Rm 11,28
Lc 23,35

Ce procédé de désignation des responsables, courant en démocratie, fait curieusement peur à notre Eglise.

Pourtant, la pratique de l’Eglise ancienne semble n’en avoir été guère éloignée, elle dont on a retenu l’adage : « Vox populi, vox Dei » ! Qu’il suffise de rappeler ici le conseil donné aux chrétiens, dans cet écrit de la fin du premier siècle qu’est la Didaché, d’« élire des évêques et des diacres dignes du Seigneur » (15,1), ou bien la pression populaire qui prévalut lors de la désignation d’Ambroise comme évêque de Milan, ou encore la maxime de Léon le Grand au 5e siècle : « Celui qui doit présider à tous doit être élu par tous. »

On le voit : dans la désignation de ses responsables, l’Eglise a eu recours à l’élection et elle y a encore recours en certaines occasions comme dans la désignation du pape par le collège des cardinaux. Il est même permis de penser qu’elle pourrait probablement davantage encore utiliser cette procédure pour être plus en phase avec la culture des hommes de notre temps.

Ira-t-on jusqu’à dire que Dieu lui-même y a recours ? On s’épargnera ce ridicule, mais on notera tout de même que saint Paul parle de « l’élection d’Israël » (Rm 11,28), que Jésus est dit « l’Élu de Dieu » (Lc 23,35) et que les croyants, dans le Nouveau comme dans l’Ancien Testament, sont souvent nommés « les élus ».

Un vocabulaire à si forte densité théologique qu’il nous empêche à tout le moins de dénigrer la procédure du même nom !

Une faute d'orthographe, une erreur, un problème ?   
 
Hilaire LECOUËDIC

Le plus vieux marin de Port Saint Nicolas.

Publié: 01/02/2006