Retour du spirituel

Récemment, j’ai été interpellé par deux jeunes souhaitant que je réponde à brûle pourpoint à leur question : « Quel est le sens de la vie ? »

Tous deux font des études et même s’ils y trouvent grand intérêt, ils me disent comme ressentir un vide. Leur question est complétée par une autre tout aussi provocatrice : « Pourquoi tout faire pour décrocher un diplôme quand on sait qu’il n’y pas du travail après ? »

Ces sentiments qui accompagnent leur questionnement s’expriment plus que par le passé. Ne sont-ils pas de la génération de ceux qui connaissent le « désert spirituel » ? Baptisés, se disant croyants sans pratique religieuse, ils ne trouvent dans l’Église ni soutien ni lieu où déposer leurs questions.

Sur internet avec Wikipédia, l’un d’entre eux, entretient un échange avec des internautes sensibilisés à cette recherche comme lui. Il vient me demander le livre de Varillon Joie de croire, joie de vivre car un internaute a mis en ligne une longue citation de ce livre. Quelques jours après il me téléphone pour me dire sa satisfaction d’y avoir trouvé des pages très intéressantes pour lui.

L’autre, ayant lu le livre de Laurent Gounelle Et tu trouveras le trésor qui dort en toi cherche un prêtre pour en parler. C’est ainsi qu’il m’a fait connaître les écrits de cet auteur, ayant un large succès aux quatre coins du monde. Il explore les spiritualités qui ont marqué l’humanité. Jésus y apparaît comme un sage qui se serait inspiré de la sagesse de Lao Tseu ayant vécu six cents ans avant lui. Sur de nombreuses pages il met en parallèle ses pensées avec les béatitudes dans l’Évangile.

Le philosophe contemporain Abdennour Bidar donne pour titre à un article paru dans le Nouvel Observateur : Le retour du spirituel. Il reconnaît qu’après deux siècles de reflux la mer du spirituel remonte. Il reconnaît que c’est pour le meilleur et le pire. Pour certains cela justifie des pratiques intégristes et même des justifications de la violence. Fort heureusement ce retour ouvre à des pratiques nouvelles qui insistent bien souvent sur le développement personnel : « Le chercheur de sagesse est aujourd’hui un nomade spirituel, un explorateur, un omnivore qui cherche partout de la nourriture pour son âme dans tous les domaines de sa vie. »

Toutes ces questions et situations nouvelles doivent inciter ceux qui ont des responsabilité dans les grandes instances religieuses à porter attention aux attentes de nos contemporains... même si elles sortent des cadres habituels !

Une faute d'orthographe, une erreur, un problème ?   
 
Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/06/2021