Les braises de l’espérance

En évoquant son passé et tout particulièrement son enfance, Josette parle de son père comme d’un « homme d’espérance » et elle a ajouté « profondément croyant ». Il a donné un témoignage de confiance à toute la maisonnée. « Tu verras, on s’en sortira. Ça ira mieux demain… Ne te décourage pas. » disait-il à sa femme. Il y a plus de 60 ans, cette famille de paysans avait de tout petits revenus.

Ce récit me revient à l’esprit par rapport au contexte économique actuel. Le plus souvent, les conversations portent essentiellement sur ce qui ne va pas, entretenant une morosité ambiante et de l’inquiétude pour l’avenir. Ces échangent noircissent le tableau ! Certes, des familles connaissent la précarité. Cela ne peut être oublié. Le discours sur la vision négative du monde n’est-il pas entretenu par ceux qui vivent bien et dont certains se refusent d’entendre qu’ils vivent sur des avantages acquis ?

Un autre regard n’est-il pas possible ? Une journaliste parle de braises pour désigner les atouts de notre société. Elle en a repéré quelques-uns dont la bonne couverture sociale, les 5 millions de personnes qui bénéficient de la couverture médicale universelle et les 10 millions de personnes qui bénéficient de la prise en charge à 100 % de leurs soins médicaux ; mais qu’en sera-t-il dans l’avenir ? En voulant nous comparer avec les États-Unis, on constate aussi que notre système éducatif est gratuit et que l’espérance de vie aux États-Unis est inférieure de deux ans à ce qu’elle est en France...

Autre remarque de cette journaliste : les informations déformées par certains médias. Quand l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) présente son rapport avec pour titre : « Les inégalités du patrimoine se réduisent légèrement », un autre titre est donné par des médias : « Les inégalités du patrimoine demeurent fortes. »

Devant ces situations, la journaliste, qui n’est pas naïve, cherche à révéler des faits prometteurs et encourageants, comme des braises qui n’attendent qu’un léger souffle pour être ravivées ! Dernièrement, grâce aux médias, on apprenait que les Français sont toujours aussi généreux : ils ont donné plus par rapport à l’année précédente.

Et si l’on faisait notre le regard d’espérance du père de Josette, et si l’on décidait de souffler avec confiance sur les braises de la vie pour les faire rougeoyer ?

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/04/2019