Un autre regard

À l’écoute des médias, on peut dire que l’Eglise connaît une situation inquiétante. Que ce soit du côté de prêtres pédophiles ou du côté de la hiérarchie qui peine à éclaircir et à régler ces problèmes, tout cela fait croire à une déperdition du crédit de l’Eglise devant l’opinion publique…

Ce regard affecte plusieurs Eglises européennes et pour beaucoup, elles peuvent, même, devenir objet de scandale. Faut-il rester prisonnier de cette vision quelque peu traumatisante ? Si un malade veut s’en sortir, il ne peut continuellement s’écouter ou regarder ce qui le fait souffrir. Une personne malade n’est pas que malade… elle a des atouts dans sa vie et son histoire est riche. Encore faut-il qu’elle puisse en prendre conscience. L’Eglise ne devrait-elle pas s’appliquer à elle-même ce principe et ne pas s’arrêter presque exclusivement sur ses blessures du moment, non pas pour faire la politique de l’autruche mais pour les traiter autrement ?

Un numéro du journal La Vie paru ces dernières semaines avait pour titre « Les catholiques – une enquête mondiale ». Sur une quarantaine de pages, continent par continent, les journalistes ouvrent les yeux des lecteurs sur les Eglises locales confrontées à des difficultés, certes, mais aussi porteuses d’avenir. D’entrée de jeu on apprend que le nombre de catholiques dans le monde, d’année en année, est en augmentation, que celui des prêtres croît lentement depuis vingt ans. Même si ces derniers sont les plus nombreux en Europe, il faut bien reconnaître que les autres pays ne connaissent pas de crise de vocation. Africains, Asiatiques et Américains sont au premier rang pour l’augmentation du nombre de prêtres.

Ces approches globales mettent du baume au cœur quand on entend des voix qui s’interrogent sur le devenir de l’Eglise. En parcourant les pages de ce dossier, on peut lire : "Jésus dérange en Amazonie : un prêtre combat contre la déforestation et l’expropriation des Indiens." Même si la sécularisation devient « irrésistible » en Europe, il n’en reste pas moins que l’Eglise fait entendre sa voix sur les problèmes de l’immigration, de la bioéthique, entre autres… Des chrétiens irakiens font le choix de rester dans leur pays alors qu’ils sont menacés de mort. En Chine comme au Venezuela, l’Eglise résiste à la spoliation de ses biens qui la priverait de moyens pour vivre la mission.

En même temps une enquête sur l’influence des chrétiens en Europe révèle que majoritairement les Européens attendent beaucoup des Eglises chrétiennes. « Ces résultats indiquent une confiance dans la créativité éthique du christianisme : les pratiques suscitées par la foi chrétienne sont humanisantes et ont une valeur universelle » écrit l’éditorialiste du journal La Croix.

Fort heureusement des médias savent prendre leur distance par rapport à bien d’autres. Leurs regards et leurs propos sont, pour nous tous, bien réconfortants.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/05/2010