Les vraies valeurs

« Les vraies valeurs, c’est ce que l’argent ne peut acheter : la santé, l’amour… » Cette citation de Paulo Coelho, un auteur contemporain mieux connu depuis 1994 grâce à son livre "L’alchimiste" peut résonner dans le cœur de chacun. Elle met l’accent sur l’essentiel de la vie et démontre le caractère superficiel d’un monde contemporain où l’on croit qu’avoir beaucoup, acheter beaucoup peut rendre heureux.

Cette crise économique engendrera-t-elle le retour aux valeurs essentielles ? Allons-nous investir pour retrouver l’essentiel de la vie et arrêter la course à la consommation ? De nombreux observateurs crient depuis longtemps : « on va dans le mur » mais la course inexorable au gain, aux profits, à l’avoir se poursuit.

L’argent ne peut acheter l’amour, l’amitié, la sérénité, l’humilité… Dans aucune boutique ne se trouvent ces produits, même "soldés" ! Nous pouvons relire l’histoire de ce jeune homme qui entre en rêve dans un magasin. Derrière le comptoir se tient un ange. Le jeune homme lui demande : « Que vendez-vous » ? L’ange répond : « Tout ce que vous désirez. » Alors le jeune homme commence à énumérer : « Si vous vendez tout ce que je désire, alors j’aimerais bien : la fin des guerres dans le monde, la disparition des bidonvilles, le retour dans leur pays des réfugiés, du travail pour les chômeurs, l’intégration dans la société des marginaux, la fin… » L’ange lui coupe la parole : « Excusez-moi, monsieur, vous avez mal compris. Ici nous ne vendons pas de fruits, nous ne vendons que les graines !… »

Ces graines ne seraient-elles pas ce que l’on peut désigner sous le terme valeur  ? Une valeur, c’est ce qui compte à nos yeux, ce pourquoi nous avons envie de nous battre, ce qui est essentiel et que nous ne voudrions pas perdre… Ainsi compris le sens de ce mot, il est évident que chacun travaille à construire sa propre échelle de valeurs. L’éducation reçue, le cadre de vie, les références philosophiques ou religieuses permettent cette élaboration. Les valeurs s’affrontent parfois entre elles et entre milieux différents. Certaines personnes d’ailleurs ayant peur d’entrer dans la confrontation préfèrent, d’une manière trop rapide, parler d’absence de valeurs.

Cette réflexion naît en moi alors que je viens de participer à la fête des cinquante ans de mariage d’amis entourés de leurs enfants, petits-enfants et de ceux et celles qui ont marqué leur vie de couple. Si la valeur de la fidélité était à l’honneur ce jour-là, elle était associée à bien d’autres : la confiance, le pardon réciproque, le respect, l’affection partagée… ingrédients nécessaires à la vie de couple.

Au moment du mariage, tout cela n’est ni donné, ni assuré d’avance. Cinquante ans après, lors de la soirée festive, la présence des amis et de la famille témoignait de ces valeurs communes qui ont eu beaucoup de “prix“ tout au long de cette longue histoire d’amour, qu’il fallait écrire avec les gestes du quotidien.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/07/2009