Terre ceinte de murs

Tel est le titre du dernier numéro de « Messages », journal du Secours Catholique. Titre qui en dit long sur les relations entre Israéliens et Palestiniens. Pour des milliers de travailleurs palestiniens par exemple, passer chaque jour le mur peut prendre plusieurs heures. Certains d’entre eux d’ailleurs, afin d’avoir un salaire, n’ont pas d’autre choix que celui de travailler comme maçons dans des colonies juives.

Mais que se passe-t-il derrière le mur, dans le territoire palestinien ? Paulette vient d’y passer une semaine avec un groupe de la SIDI (Organisme financier créé par le CCFD - Terre Solidaire). Elle témoigne de ce qu’elle a vu, en particulier dans la mise en oeuvre des micro-crédits qui sont une des actions phares de la SIDI. Le principe est clair : il s’agit de faire des prêts minimes, de l’ordre de 50 à 100 € pour des particuliers, remboursables dans les deux ans qui suivent. Elle a rencontré une femme palestinienne qui fait des galettes pour la population voisine, entre autres des ouvriers du bâtiment travaillant près de chez elle. Grâce à un tout petit micro-crédit, elle a pu se procurer la farine nécessaire. Pareillement, dans le même quartier, une femme a pu acheter quatre moutons et de quoi les nourrir. Le montant des micro-crédits est plus élevé pour les associations. Paulette a aussi visité un atelier d’une vingtaine de femmes qui réalisent des robes brodées pour les fêtes ou les mariages. Une autre association fabrique des pochettes également brodées pour téléphones portables, ainsi que du savon.

Que ce soit pour des individuels, des associations ou des coopératives, la SIDI est un organisme bancaire spécialisé dans le micro-crédit. Il finance des associations bancaires qui attribuent des prêts aux « non-banquables », personnes qui ne peuvent obtenir d’emprunt auprès de grandes banques. La SIDI est constituée par l’épargne solidaire.

Voilà des exemples prometteurs d’espoir. Ils laissent entrevoir la mise en valeur de ces initiatives, soutenues également par des conseillers en techniques de gestion évaluant la faisabilité et le suivi des projets. La confiance est grande pour l’allocation des micro-crédits, sachant que les remboursements d’emprunts, même minimes, se font à plus de 90 % dans les temps impartis. Cela permet de refaire d’autres micro-crédits, pour assurer la longévité de ces projets.

Oui ! Derrière les murs, des populations s’organisent. Évitant le piège de l’assistanat, ces pratiques, soutenues par le biais de l’épargne solidaire et les aides internationales, contribuent au développement d’une économie au service de ceux qui ne peuvent obtenir des aides conventionnelles.

À ces diverses réalisations, il faut ajouter les micro-crédits que propose, près de chez nous, le Secours Catholique. Tout cela prouve l’intérêt grandissant pour l’épargne solidaire. Faut-il encore solliciter les conseillers de nos grandes banques !

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/06/2013