La casserole de Justine

Deux ans et demi.
Un bout de chou, un regard vif : Justine.

Avec une casserole à la main, accompagnée de sa maman, elle arrive chez Georges et Rose. Le sous-sol de leur maison a été envahi par les eaux sous les flots de l’orage. La maman de Justine connaît la santé fragile de Georges ; aussi, avec d’autres voisins, prend-elle l’initiative de participer au nettoyage. Quant à Justine, fière avec sa casserole, elle trouve une place pour vider l’eau. Même si l’efficacité de son geste est bien relative, il n’en reste pas moins riche de sens ; il n’échappe pas au regard de Rose et de Georges qui racontent cet événement.

Pour cette fillette, n’est-ce pas une bonne initiation au geste de solidarité ? L’associer à la démarche des adultes, c’est déjà vouloir lui faire prendre conscience que le voisin, dans le besoin, attend une aide et qu’elle peut être présente à son côté.

Que gardera-t-elle dans sa mémoire de ces heures passées, avec les grands, chez Georges et Rose ? Elle seule pourra peut-être le dire un jour : nous n’en saurons jamais rien !

En même temps de nombreuses personnes se portaient volontaires pour aider des pépiniéristes qui, en quelques instants, avaient vu leur production de l’année réduite à néant. Là aussi, un geste de grande solidarité de voisins et d’amis venus participer au nettoyage des serres.

Notre discours, bien souvent négatif sur l’égoïsme ambiant, n’est-il pas pris en défaut quand, spontanément, surgissent des gestes de solidarité ? Ils ne font pas la une des journaux, mais ils sont discrets, anonymes... C’est certainement là toute leur grandeur.

Pour cela, faut-il encore ouvrir les yeux et s’étonner de la richesse des hommes prêts à nous enchanter (in Revue des Equipes Enseignantes) :

Si t’as pas d’bons yeux, tu n’verras rien d’tout ça,
Si t’as pas d’bons yeux, si t’as pas d’bons yeux,
Si t’as pas d’bons yeux, tu n’verras rien d’tout ça,
Si t’as pas d’bons yeux.

Ces gens qui multiplient tant de liens fraternels,
Qui mettent dans leurs vies des p’tits bouts de soleil,
Habillent des matins où mille joies s’éveillent.

Ces gens qui se partagent tant de joies, de galères,
Et donnent du courage à tous ceux qui espèrent,
Relèvent leurs cités de mille renaissances.

Ces gens qui se rencontrent, et pour mieux se connaître,
Ces gens qui se rencontrent et s’invitent à leurs fêtes,
Reprennent les refrains de mille chansons fières.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/02/2008