Le vase lacrymatoire de Marie-Madeleine
L’histoire de ce vase est curieuse ! Le vase lacrymatoire d’usage courant avait recueilli les larmes de Marie-Madeleine, la sœur de Lazare, à sa mort. En souvenir de sa résurrection, elle le lui avait donné. On sait que Lazare échoua à Marseille. Saint Lazare devint le premier évêque de Marseille.
Lazare, n’ayant pas obtempéré à un ordre des Romains lui enjoignant de rendre un culte aux idoles, fut battu, traîné par toute la ville puis enfermé dans une prison obscure. À Marseille, des fouilles archéologiques ont permis de retrouver, à l’intérieur de bâtiments composant l’abbaye de Saint-Sauveur, l’endroit précis où fut mis en captivité l’auguste Lazare. Saint Lazare rendit l’âme un 17 décembre, décapité dans la prison même de l’abbaye ou du moins sur la place de Linche, tout près de l’abbaye. Son corps fut inhumé à Marseille, dans l’église Saint-Victor. Lors des ravages des Sarrasins et autres barbares, les reliques du saint évêque ainsi que ce vase, gardés dans une châsse, furent transportés de Marseille à Autun. Marseille garda néanmoins la tête de son saint apôtre. Détail pour le moins irrévérencieux : avant la translation des restes, une autre tête fut adroitement adaptée par un prêtre marseillais au corps de Lazare. On ne découvrit la supercherie que bien des années plus tard. Encore aujourd’hui, dans la grande église de Marseille, on peut voir le chef du grand saint, que l’on garde religieusement.
À Autun, afin de conserver les restes de l’illustre évêque, une église fut érigée sous le vocable de saint Lazare. Cette église devint par la suite la cathédrale Saint-Lazare. La nef fut dédiée à saint Lazare, l’un des deux bas-côtés à sainte Madeleine et l’autre à sainte Marthe. Pendant la Révolution française, vers la fin de 1793, le corps de saint Lazare, vénéré à Autun depuis des siècles, fut profané comme la plupart des autres corps de saints. Les reliques du saint, tirées de leur châsse, furent lancées pêle-mêle sur le pavé de l’église, et servirent même d’objets d’amusement à une troupe d’enfants qui les traînaient çà et là. Pris d’un semblant de remords, les spoliateurs transportèrent les restes dans le vestibule reliant la sacristie à l’ancienne chambre du Trésor, où ils restèrent sur le pavé pendant plusieurs jours. Quelques Autunois en profitèrent pour enlever successivement divers ossements du saint martyr ainsi que ce vase. Le calme revenu en France, ces mêmes personnes s’empressèrent de remettre à de Fontagne, évêque d’Autun, les reliques sauf le vase. Le prélat, après avoir constaté leur identité, ordonna, le 18 août 1903, que les restes du saint soient enfermés dans une châsse. Le 3 septembre suivant, la châsse fut transportée dans le chœur de la cathédrale et exposée à la vénération des fidèles.
Le vase, lui, est resté dans la famille donné ensuite à Mlle J. qui devint par la suite Mme P. Son fils donna en 1998 ce vase au sacristain.
Equipier de PSN († 2018)
- Le balai de Marthe
- Les chaînes de saint Pierre
- La plume de l’archange Gabriel
- L’olivier de Gethsémani
- Le vase lacrymatoire de Marie-Madeleine
- La lampe du geôlier de saint Paul
- L’épingle de Jean Baptiste
- Les lampes des vierges sages et des vierges folles
- Le dessin de Jésus
- Le vin de Cana
- L’épée de Salomon
- La trompette de Jéricho
- La pipe du sacristain
- Le plat de manne
- Le vase de la Samaritaine
- La bassine du lavement des pieds
- La corbeille de la multiplication des pains
- La pierre qui tua Goliath