La nuit avant Pâques

Jean a dû te ramener chez lui, Marie. Il t’a installée, t’a demandé si tu avais besoin de quelque chose. Et puis il t’a dit qu’il fallait essayer de te reposer, si tu pouvais.
Tu lui as dit que tu souhaitais rester seule. Alors il est parti rejoindre les disciples (c’est un trajet court qu’il peut faire, bien que le sabbat soit commencé). Il va rejoindre les disciples. Pierre surtout, qui ne sait plus où se fourrer, tant il est désespéré de son reniement.
Se reposer, tu ne peux pas, Marie, dormir, tu ne peux pas non plus. Dès que tu fermes les yeux, ce sont les images effroyables de la Passion, de la crucifixion qui se heurtent dans ta tête.

Alors, tu te remémores ce qu’Il a dit : "Tout est accompli", comme s’il avait fait tout ce qu’il avait à faire. Ce sont ses dernières paroles. Et il est vrai que pendant toute sa vie, Jésus a su qu’il devait accomplir une tâche particulière, une tâche que lui avait confiée son Père. La première fois où il a en parlé, il avait 12 ans : "Je me dois aux affaires de mon Père." Et quand on remonte dans les Ecritures, en passant par Moïse et les Prophètes, on voit bien qu’il est question d’un Messie souffrant. Mais que signifie cette mort d’homme. "Ça ne peut s’arrêter là, ça n’aurait pas de sens."
Marie pense que vaine serait sa confiance en Dieu, si cette mort était définitive.
Alors, il lui faut se rappeler d’autres paroles de son fils : "Détruisez ce temple, et je le rebâtirai en trois jours." Il n’est sûrement pas question du temple de pierres de Jérusalem.
Marie réfléchit, Marie médite et petit à petit, elle comprend peu à peu ce qui va arriver...

Marie, tu as su qu’au matin de Pâques, ton fils serait vivant. Peut-être même que tu l’as vu et qu’avec son beau sourire, son bon sourire, il t’a dit, en te prenant dans ses bras : "Maintenant, tu es rassurée, maman." Alors, la joie est entrée en toi. Alors tu as chanté "Alléluia".

Marie, nous ne sommes pas comme toi, nous comprenons mal, tout de travers, nous avons des difficultés à croire. C’est invraisemblable, ce mort devenu ressuscité !
Marie, rassure-nous, conforte notre foi en Lui. Fais que nous sachions être vraiment remplis d’allégresse par cette bonne nouvelle : "Il est vivant, il est ressuscité."

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/03/2008