Que ta volonté soit faite !

Si je savais me servir d’Internet, je crois que je demanderais à cette petite machine, de me dire combien de fois Tu as donné cet avertissement : « Que celui qui a des oreilles entende. » Le chiffre doit être important.

Il est vrai qu’il est très facile d’être inattentif à Toi, Seigneur.

J’y pense aujourd’hui en lisant le passage du 1er Livre des Rois () où Dieu offre au jeune Salomon de lui donner ce qu’il demandera. Et le jeune homme demande la sagesse.
A mon avis il en avait déjà un bon brin, de sagesse, pour faire une telle réponse. Toi, Seigneur, Tu as posé cette question à un aveugle, et très naturellement, il a demandé la vue. Mais pour un jeune homme inexpérimenté qui accède à la Royauté, demander la sagesse, me paraît une demande très très sage et pas tellement normale, pas de celles qui viennent d’abord à l’esprit. Mais s’il n’en avait pas tellement besoin au moment où il l’a demandée, ça lui a certainement rendu service plus tard, quand exerçant la fonction d’un puissant il a été forcément adulé... La sagesse, le discernement lui étaient bien utiles. L’histoire en a gardé le souvenir.

Et avec Toi, Seigneur, c’est bien la même chose. Pour faire ta volonté, il faut se mettre à ton écoute. Heureusement que Tu as pensé à nous faire faire cette demande, dans la prière que Tu nous as proposée. C’est essentiel !
Ces temps-ci, je me désole du fait qu’avec la vieillesse, je suis contrainte d’abandonner, les unes après les autres, les activités caritatives qui, en partie, me rassuraient sur la validité de ma vie spirituelle. Et ma vie me paraît banalement inutile. Mais c’est la mienne, il faut faire avec, et ne pas échafauder des projets qui me permettraient de modifier à tout prix mon manque d’efficacité.
Toi, Seigneur, Tu n’as pas connu cette difficulté puisque Tu es mort en pleine jeunesse. Je peux T’assurer que la vieillesse a un aspect très frustrant.
Il est vrai qu’à côté, elle est aussi très enrichissante. Quand on est inutile, dépendant des autres, on devient forcément plus humble, on a beaucoup de temps pour fréquenter Ta Parole, on apprend à s’abandonner à Te faire confiance. Sœur Emmanuelle nous en a parlé savamment.

Deux passages de tes Évangiles me viennent à l’esprit pour conforter cette position.
Le premier concerne ta mère quand elle a accepté de suivre des membres de ta famille qui pensaient, avec juste raison, qu’en continuant ta façon de faire ta mission, en critiquant notamment les autorités religieuses, Tu allais au devant d’ennuis certains. Et c’est ce qui est arrivé. Devant leur inquiétude pour ta vie (et on comprend la souffrance de ta mère) Tu as rappelé avec force, l’obligation d’agir en conformité avec le dessein de Dieu sur chacun de nous. Ceux-là seuls font partie de ta famille. J’ai trouvé ton rappel sévère, mais très éclairant.
Le second passage est peut-être encore plus radical et remet vertement ton futur premier pape à sa place. Pierre en effet s’est révolté à l’idée que Tu allais souffrir la Passion : « Passe derrière moi Satan, ce sont les idées du Mauvais que tu exprimes, pas celles de mon Père. »

Une fois de plus, tes liturgistes ont trouvé la bonne formule dans l’oraison qui revient assez souvent dans les eucharisties : « Seigneur donne-moi la claire vision de ce que je dois faire et la force de l’accomplir. »
Amen, qu’il en soit ainsi.

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/05/2014