Conclusions réconfortantes

Seigneur, je pense qu’il faut reconnaître que j’ai fait quelques progrès dans la lecture de ta Parole, Tu ne crois pas ? Je viens de m’en rendre compte, en relisant la parabole dite des vierges sages et des vierges folles que l’on trouve en Matthieu (). Je me souviens, assez précisément, de mon premier commentaire sur cette histoire des dix jeunes filles qui attendent longuement le retour ou l’arrivée de l’époux.

Cet homme m’avait paru insupportable. Non seulement, il n’était pas poli, puisqu’il se pointait avec un retard impardonnable au point que ces malheureuses, fatiguées d’attendre, s’étaient endormies, mais en plus il se révélait méprisant en rejetant celles qui avaient été obligées, de par sa faute, de se donner un mal fou pour trouver une boutique d’huile ouverte, à une heure aussi indue. A mon avis il était présenté par Toi, Seigneur, comme un nul, ce qui était incompréhensible, puisque finalement l’époux c’était Toi.

Tout cela, pour dire tout simplement que l’heure de notre mort ne pouvait pas être connue et que nous avions intérêt à nous tenir prêts.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, avais-je pensé ! Et je t’en voulais Seigneur, pour cette façon de s’exprimer nous obligeant à faire un effort pour saisir le fond de ta pensée !

Aujourd’hui, je me sens plus familiarisée avec Toi, et commence à goûter cette histoire si joliment racontée. Son caractère forcément démodé, mais surtout invraisemblable et illogique, ne me gêne plus. Elle était parfaitement audible pour tes auditeurs, et deux mille ans après, elle est encore parfaitement claire si on ne veut pas jouer à celui qui a toujours raison et qui entend bien rallier à son propre point de vue celui ou ceux avec qui il discute. Mentalité qui empêche d’ailleurs toute discussion ; c’est évident puisque le débat est refusé. Il ne peut pas y avoir d’échanges fructueux.

Merci, Seigneur, de ne pas T’être découragé par ma façon déraisonnable d’ergoter avec Toi. Merci pour ta patience.
Mais, reconnais, s’il te plaît, que tu as senti que j’avais une furieuse envie d’entrer en relation avec Toi ; il est vrai que mon attente a duré plus de soixante-dix ans. On peut dire que je ne suis pas rapide rapide. Mais ça valait le coup.

Alors, toute révérence gardée, j’ai envie de te dire « Bravo à nous deux » !

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/03/2015