3e dim. de Pâques (14/4) : Pistes pour l’homélie

Nous parlons volontiers des « apparitions » de Jésus après sa résurrection. Ces apparitions n’ont cependant rien de commun avec les apparitions dont ont bénéficié l’un ou l’autre mystique, ni encore avec les apparitions de Lourdes ou de Beauraing qui sont des expériences spirituelles très personnelles. Au lieu de parler d’apparition de Jésus ressuscité il serait plus heureux de parler de « rencontre ».
Ce qui caractérise ces rencontres, c’est leur simplicité, leur naturel. Elles sont en cela à l’antipode des récits de l’A.T. où, souvenons-nous, Yhwh se manifeste souvent dans du spectaculaire et du prodigieux, à coup de tonnerre, d’éclairs et de feu.
Ici, par contre, il s’agit de récits tout simples et familiers, qui nous présentent un Jésus humain, naturel, accessible, que l’on croise sur la route ou qui est là au milieu de ceux qui sont rassemblés en son nom.
Il est intéressant aussi de constater que toutes ces rencontres s’effectuent en trois temps successifs :
Le temps de l’initiative : Cette initiative vient toujours de la part du Ressuscité. Sa venue est toujours inattendue, soudaine.
Le temps de la reconnaissance : elle n’est pas instantanée, il y a toujours un moment d’hésitation, de doute et même de peur.
Et enfin le temps de la mission, de l’envoi, de la responsabilité.

Pour nous aussi, la reconnaissance de Jésus ressuscité n’est pas une « croyance » mais une « expérience ». Sa présence au milieu de nous n’est pas automatique. Comment en effet croire en Jésus ressuscité lorsqu’on est comme les apôtres plongés dans la violence, le mal et la souffrance ? Pourtant la résurrection n’est possible que là justement où la mort a fait son œuvre.
Si la Bonne Nouvelle de la Résurrection est parvenue jusqu’à nous c’est parce que des millions de femmes et d’hommes, à la suite des apôtres, ont vécu la même expérience. Sans eux, la résurrection serait tombée dans l’oubli le plus profond. Autrement dit : nous sommes responsables de la résurrection pour que les générations à venir aient ce bonheur d’en vivre. Il dépend de nous que la mort de Jésus et de tous les humains ne soit pas « morte » à jamais. N’est-ce pas un peu le sens du cierge pascal, cette petite flamme que nous perpétuons tout au long de l’année ?
Si l’image de Jésus sauveur a pu traverser les siècles, c’est aussi parce qu’il nous a invités à perpétuer le don de sa vie de façon très simple : en rassemblant en son nom et en partageant ensemble le pain et le vin, signes de sa vie donnée. C’est grâce à cela, forts de cette assurance partagée avec dynamisme, que nous pourrons aller vers ceux dont la vie semble en perdition pour les relever de la mort et leur rendre l’espérance en la vie.

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Georges LAMOTTE

Prêtre du diocèse de Namur, † 2017.

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Publié: 14/03/2024