Passons la flamme !

La grâce et la vocation du père Paul Couturier (1881-1953), humble prêtre lyonnais, ont été de donner à l’œcuménisme son cœur d’amour et de prière. Dès 1933 il a l’intuition fulgurante que, pour s’unir, il faut s’aimer, pour s’aimer, il faut se reconnaître, pour se reconnaître il faut aller à la rencontre l’un de l’autre. A partir de 1934 le P. Couturier rédige des tracts pour annoncer "l’universelle prière pour l’unité". L’impulsion est donnée, le courant devient mondial. Ce précurseur de génie a fondé l’immense mouvement qui passe la flamme de proche en proche... dans l’espace... et dans le temps.

Semaine de prière pour l’unité 2004 : "Je vous donne ma Paix" (Jn 14,27)

Comment trouver cette Paix que Jésus nous promet ? C’est - fondamentalement - prier. La prière n’est pas "à côté" des efforts de rencontre amicale et de compréhension à l’égard des autres confessions chrétiennes. Elle en est véritablement l’âme. C’est pourquoi la prière du Christ après la Cène : Qu’ils soient un ! doit retentir dans chacun de nos cœurs : la paix donnée par Jésus n’est pas celle du plus fort, ni celle du compromis : c’est simplement un changement d’attitude.

St Paul nous dit que personne ne peut prononcer le Nom de Jésus, si ce n’est par l’Esprit de Dieu. Donc, tous ceux qui confessent Jésus-Christ sont donc animés de l’Esprit. L’union des Eglises est un devoir et un ordre que le Seigneur nous adresse, un impératif incontournable de la conscience chrétienne : elle ne se "fait" pas, on la trouve en obéissant au Christ en qui l’Unité est déjà accomplie.

Cette unité ne se pose pas en terme de "retour" à l’Eglise catholique, mais de communion des Eglises et de diversités réconciliées. Elle ne peut pas être atteinte par des conversions individuelles en masse comme certains nostalgiques le souhaiteraient, elle est, en fait, une reconstitution dans l’unité de l’Eglise.

L’œcuménisme ? C’est prier les uns pour les autres, les uns avec les autres, non seulement pendant les "temps forts" (semaine de prière, journée de prière des femmes), mais chaque jour, chaque heure, chaque instant, inlassablement. Nous sommes parvenus au temps de la fraternité fondée sur ce qui nous unit réellement, il s’agit maintenant de parvenir au temps de l’unité.

La prière est-elle vraiment la force primordiale pour refaire l’unité chrétienne ? Nous le disons avec force : oui, il n’y a pas d’autre moyen. La prière est la clé - la seule - qui ouvrira toutes les barrières sur ce chemin. Cette unité sera atteinte, mais quand ?

Cela dépend de nous, chrétiens de toutes confessions. Elle sera atteinte lorsque nous aurons tous enfin compris que l’omission, l’indifférence, ou simplement l’acceptation passive de l’état actuel, ne sont plus de mises. Dieu attend que nous lui arrachions l’unité par l’insistance de notre prière. Alors, pendant cette semaine pour l’Unité, déployons notre prière aux dimensions de l’univers. Nous sommes tous responsables de l’état actuel de divisions ; offrons déjà à Dieu l’unité de nos efforts spirituels.

Si le problème de l’unité n’arrive pas à captiver, à torturer, chaque conscience chrétienne, qu’y aurait il de fait pour le résoudre ? (P. Couturier)

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Marie DE TILLY

Membre du Groupe œcuménique de l’Aube.

Publié: 01/01/2004
Les escales d'Olivier