Les rois mages

Mise en garde
Ces textes sont « apocryphes », c’est à dire ils ne font pas partie de la Bible et ne constituent en aucun cas la « Parole de Dieu ». Ce sont des récits imaginaires et sans aucun fondement historique. La plupart ont été écrits longtemps après les événements. Et même si certains personnages uniquement présents dans les textes apocryphes sont aujourd’hui vénérés par les catholiques comme des saints (p. ex. les parents de Marie), ces textes ne font pas partie de la foi chrétienne.

Un ange du Seigneur s’en fut en hâte au pays des Perses, prévenir les rois mages d’aller adorer l’enfant nouveau-né. Et ceux-ci, après avoir été guidés par l’étoile pendant neuf mois, arrivèrent à destination au moment où la Vierge devenait mère. Car, en ce temps-là, le royaume des Perses l’emportait par sa puissance et ses victoires sur tous les rois qui existaient dans les pays d’Orient. Et ceux qui étaient les rois des mages étaient trois frères : le premier, Melkon, qui régnait sur les Perses ; le second Balthasar, qui régnait sur les Indiens ; et le troisième, Gaspar, qui possédait les pays des Arabes. S’étant réunis sur l’ordre de Dieu, ils arrivèrent au moment où la Vierge devenait mère. Ils avaient pressé leur marche et se trouvèrent là au temps précis de la naissance de Jésus.
[...]
Cette nuit-même un ange gardien fut envoyé en Perse. Il apparut aux gens du pays sous la forme d’une étoile très brillante, qui illumina toute la terre des Perses. Or, comme le 25 du premier kanoun - fête de la Nativité du Christ - il y avait une grande fête chez tous les Perses adorateurs du feu et des étoiles. Tous les mages, en pompeux appareil, célébraient magnifiquement leur solennité, quand tout à coup une vive lumière éclata sur leurs têtes. Laissant là leurs rois, leurs festins, toutes leurs réjouissances et quittant leurs demeures, ils sortirent pour jouir du spectacle. Ils virent qu’une étoile ardente s’était levée sur la Perse. Par son éclat, elle ressemblait à un grand soleil.

Et leurs rois dirent aux prêtres en leur langue : « Quel est ce signe que nous voyons ? » Et, comme par divination, ils dirent : « Le roi des rois est né, le dieu des dieux, la lumière émanée de la lumière. Et voici que l’un des dieux est venu nous annoncer sa naissance, pour que nous allions lui offrir des présents et l’adorer. »

Tous alors, chefs, magistrats, généraux, se levèrent et dirent à leurs prêtres : « Quels présents convient-il que nous emportions ? » Et les prêtres leur dirent : « De l’or, de la myrrhe, de l’encens. »

Alors trois rois, fils des rois de la Perse, prirent, comme par une disposition mystérieuse, l’un trois livres de myrrhe, l’autre trois livres d’or, et un autre enfin, trois livres d’encens. Ils étaient parés de leurs ornements précieux, tiare en tête et leur trésor dans les mains. Au chant du coq, ils quittèrent leur pays, avec neuf hommes qui les accompagnaient, et ils se mirent en route, précédés par l’étoile qui leur était apparue.

Livre arménien de l’enfance, 5,10
Rédigé au 6e siècle après J.-C.

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Publié: 01/03/2023