Les sacrements pour les malades

I. QUELQUES POINTS D’ATTENTION...

Les sacrements de l’Eglise n’épuisent point la grâce de Dieu qui les déborde de part en part. En ce sens le rituel des sacrements pour les malades commence symboliquement par un chapitre consacré à la visite des malades qui constitue comme “ le sacrement du frère ”.

Pour ses frères qui le visitent, celui qui est malade ne sera pas d’abord un malade, mais une personne : une personne, affectée sans doute par la maladie, mais appelée, elle aussi, à maintenir et développer une vie de relation et d’échanges ; une personne invitée comme chaque être responsable à assumer sa vie et à faire face aux difficultés ; une personne conviée comme tout chrétien à faire de sa vie une réponse personnelle aux appels de Jésus-Christ.
N’envisager dans le malade que sa maladie et sa souffrance, c’est n’atteindre qu’une part de lui-même ; c’est l’enfermer dans sa maladie, et construire sa vie chrétienne seulement sur cette part ambiguë de son être.
(rituel des sacrements pour les malades, n°19)
A l’imitation de St Paul on invitera les malades, comme tout chrétien, à faire offrande à Dieu non de leurs seules souffrances, mais de toute leur personne et de toute leur vie (Rm 12/1). (idem, n°22)

C’est dans cet itinéraire spirituel du malade qu’il faut situer sa rencontre avec le Christ à travers les sacrements de l’Eglise.
Les chrétiens veilleront ainsi à préparer progressivement les malades à participer, chacun selon son rythme propre, aux sacrements de Pénitence et d’Eucharistie, et surtout à recevoir en temps opportun l’Onction des malades et le Viatique. (rituel des sacrements pour les malades, n°26)

Le viatique n’est pas un 4ème sacrement qui s’ajouterait à la Pénitence, à l’Onction des malades et à l’Eucharistie, mais le nom donné à l’ultime Communion que reçoit le malade au moment de mourir, l’aliment pour la route à l’heure du grand passage. Le chrétien malade et conscient du danger de mort qui le menace est ainsi affermi dans la certitude qu’il est accompagné par le Christ jusqu’à passer avec Lui au Père. (rituel des sacrements pour les malades, n°145)

II. L’ONCTION DES MALADES

Changement de nom significatif : on ne parle plus de l’“ extrême onction ”, mais de “ l’onction des malades ” ! Ce sacrement en effet est fait pour les malades plus que pour les mourants... et en tout état de cause il n’est pas fait pour ceux qui sont déjà morts ! Habituellement, on ne confèrera pas ce sacrement aux malades inconscients ou ayant perdu l’usage de la raison.
Inversement, et même si ce sacrement peut être réitéré, on ne transformera pas l’onction des malades en sacrement des personnes âgées. On ne confèrera l’onction des malades qu’aux fidèles dont la santé commence à être dangereusement atteinte par la maladie ou la vieillesse.
L’origine de ce sacrement est à chercher d’une part dans la sollicitude du Seigneur Jésus envers tous ceux qui étaient atteints par quelque maladie, d’autre part dans la pratique de la primitive Eglise rapportée par St Jacques (Jc 5/14) : le frère malade demandait aux “ anciens ” de la communauté de prier pour lui “ après avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur ”.
Le rite qui signifie et donne la grâce du sacrement consiste en ceci : une imposition des mains faite par un prêtre, une prière inspirée par la foi et une onction sur le malade (sur le front et les mains) avec l’huile des malades que l’évêque bénit chaque année au cours de la messe chrismale. Dans le rite latin, les paroles de l’Onction des malades sont : “ N., par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit-Saint ; ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève. ”
Il existe plusieurs schémas de célébration pour l’Onction des malades, selon que ce sacrement est célébré dans un groupe restreint pour un ou quelques malades, dans un grand rassemblement ou en cas de péril prochain de mort ou en cas d’urgence (pour le coup, il s’agit de l’extrême onction !).

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Philippe LOUVEAU

Prêtre du diocèse de Créteil, ancien équipier de PSN.
Curé doyen de la paroisse Saint-Georges à Villeneuve-Saint-Georges.

Publié: 01/05/2005