Jeudi saint (28/3) : Aux sources de l’amour pour l’Église

Mon amour de l’Église s’enracine par-dessus tout en ce jour du Jeudi saint où le Fils unique de Dieu, le Verbe fait chair, Jésus Christ notre Seigneur, demanda à ses apôtres de célébrer partout jusqu’à la fin du monde le mémorial de sa Passion, de sa Résurrection, de son Ascension à la droite du Père et l’incessante actualité du don de l’Esprit Saint découlant de son sacrifice rédempteur. Sans cette institution par le Christ lui-même du sacrifice eucharistique de l’Alliance éternelle en son corps et en son sang - sans sa transmission fidèle par l’Église depuis la nuit où il fut livré -, comment comprendrais-je ce qui, une fois pour toutes, est arrivé le Vendredi et le Samedi saints, le jour de Pâques, le jour de l’Ascension et le jour de la Pentecôte ? Comment la réalité salvifique de l’amour qu’ils contiennent rejoindrait-elle réellement et transformerait-elle effectivement la réalité de mon existence, ici et maintenant ?

Sans l’exemple et, mieux que l’exemple, sans le don réel de l’Esprit de Jésus Christ actualisé dans le sacrement de l’eucharistie, comment, pauvre pécheur, incapable d’aimer ceux-mêmes qui m’aiment, pourrais-je jamais espérer aimer mon ennemi ? Comment prendrais-je au sérieux la parole du Maître, après que, lors du dernier repas, il eut lavé comme un esclave les pieds de Pierre et de Judas Iscariote : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés () ?

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Michel SALES s.j.

Philosophe, théologien au Centre Sèvres et à la faculté Notre-Dame, Paris († 2016).

Publié: 01/03/2024