20e dimanche ordinaire

1. « On vous mettra en prison… on vous traînera devant des rois, des gouverneurs… Vous serez livrés mêmes par vos pères et mères, par vos frères, vos parents, vos amis. (…) Et ils croiront rendre gloire à Dieu. » Sinistre avenir que Jésus prédit à ses disciples. Dimanche dernier, autre était le message : « Sois sans crainte, petit troupeau. » Un retournement complet. C’est que l’opposition à Jésus est maintenant officielle : « Les scribes et les pharisiens se sont mis à s’acharner contre lui, à lui tendre des pièges. » Les choses allaient mal se passer. Les indécis doivent maintenant faire un choix, apprenant ce qu’il leur en coûterait. Dans plusieurs pays, les chrétiens sont soumis à des pressions sans limites de la part de ceux dont ils dénoncent et combattent la manière de gouverner. Charles Péguy écrit : « Le christianisme n’est pas fait pour ceux qui veulent avoir des preuves. Il est, au contraire, fait pour ceux qui veulent avoir des épreuves. » Jésus fut le premier sur le chemin de l’échec. En commençant pas sa propre parenté qui vient le rechercher : « Il a perdu la raison. » Incompréhension totale dans son propre village de Nazareth. Ses disciples l’abandonnent au moment de l’arrestation au jardin de Gethsémani et Pierre, qui s’était tant engagé à le défendre, le renie ouvertement.

2. Des épreuves nous n’en manquons pas, physiques ou psychiques, souvent marquées du sceau de la souffrance. Santé, vie de couple, famille, professions, autant de lieux de vie, autant de lieu d’épreuves possibles, réelles pour beaucoup. Elles sont les conséquences de notre fragilité. On y a vu pourtant des punitions de Dieu. Depuis longtemps. Le psalmiste du psaume 10 le souhaitait : « Le Seigneur a son trône dans les cieux. Ses yeux observent, du regard il apprécie les humains. Il apprécie le juste ; il déteste le méchant et l’ami de la violence. Qu’il fasse pleuvoir des filets sur les méchants ! Feu, soufre et tourmente, telle est la coupe qu’ils partagent ! » Les Pères de l’Eglise et à leur suite toute la tradition chrétienne ont écrit que les épreuves nous étaient envoyées par Dieu pour fortifier notre foi. Récemment une personne très croyante, atteinte d’un cancer, me disait : « C’est la volonté de Dieu. » Elle s’en trouvait apaisée.

3. Il nous appartient d’y faire face. Comment ? Il faut nous souvenir que la compassion active est au cœur de l’évangile. « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais nu et vous m’avez habillé, j’étais malade et vous m’avez visité. » Se plaindre, attirer l’attention sur soi, va dans l’autre sens et n’aide personne, bien au contraire. Au XVe siècle, Thomas a Kempis, l’auteur néerlandais de l’Imitation de Jésus-Christ, met dans la bouche de Jésus : « Cesse de te plaindre en considérant mes souffrances. Ce que tu souffres est peu en comparaison de ce qu’ont souffert tant d’autres qui ont été si gravement malmenés, si éprouvés. Il te faut donc te rappeler les peines extrêmes des autres, afin d’en supporter plus facilement de plus légères. » Nous avons entendu Paul, qui disait ne connaître que le Christ crucifié : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. »

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 14/08/2022