L’épiclèse - Le récit de l’institution

L’épiclèse

Programme

"L’épiclèse : par des invocations particulières, l’Eglise implore la puissance divine, pour que les dons offerts par les hommes soient consacrés, c’est-à-dire deviennent le Corps et le Sang du Christ, et pour que la victime sans tache, qui sera reçue dans la communion, profite au salut de ceux qui vont y participer" (Présentation générale du Missel romain, PGMR n° 55).

Points d’attention

Il y a deux épiclèses. La première est dite "préconsécratoire". Elle appelle l’Esprit Saint sur le pain et le vin pour qu’ils soient consacrés en corps et sang du Christ : "Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur" (Prière eucharistique 2). La seconde (postconsécratoire) est du même type, mais ce sont les communiants que l’Esprit Saint va consacrer en corps du Christ : "Humblement, nous te demandons qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps."

Pour la première, il est dit que le prêtre tient les mains étendues sur les offrandes (c’est une imposition des mains). Il n’est rien dit pour la seconde, sinon que le prêtre a les mains étendues comme pour ce qui précède (l’anamnèse) et ce qui suit (les intercessions). On peut cependant préciser qu’il y a plusieurs façons de tenir les mains étendues, dont une où les mains sont davantage tournées vers l’assemblée, et que c’est celle-là qui convient mieux ici.

Le ton, à cause de la nature même des épiclèses, doit être ici proche du recto tono.

On peut mesurer l’intérêt que peut présente l’usage d’invocations permettant à l’assemblée de donner du poids à ces épiclèses : "Vienne l’Esprit..." Elles interviennent alors après la prière du prêtre, et non avant, sous une forme qui tient plus du souhait marquant l’adhésion de l’assemblée à l’épiclèse prononcée par le prêtre que de la demande impérative réservée à ce demier. Il est à noter qu’elles demandent une participation prompte et naturelle de l’assemblée, d’où la nécessité de refrains courts et connus pouvant démarrer instantanément.

Le récit de l’institution

Programme

"Le récit de l’Institution et la consécration : par les paroles et les actions du Christ s’accomplit le sacrifice que le Christ lui même institua à la dernière Cène lorsqu’il offrit son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin, les donna à manger et à boire aux Apôtres et leur laissa l’ordre de perpétuer ce mystère" (PGMR n° 55).

Points d’attention

Le lyrisme de la préface et l’aspect invocatoire de l’épiclèse cèdent la place au récit, ni épopée (grandiloquente), ni moment d’intimité (qui ferait baisser la voix). On redit - toujours en s’adressant à Dieu - l’acte fondateur avec une simplicité soutenue, vécue de l’intérieur. Les paroles consécratoires n’ont pas besoin d’être prononcées de façon particulière. Il suffit de bien respecter la ponctuation (exemple : la virgule après "Prenez" qui empêche de faire la liaison avec le "et" qui suit).

Le prêtre, après chaque élévation, fait la génuflexion (ou s’incline). Ce serait mal comprendre le sens que l’Eglise donne au sacrement de l’eucharistie que de prolonger ce temps de silence adorateur. L’adoration plus longue a lieu à la fin de l’eucharistie, quand elle est parvenue à son terme, c’est-à-dire après la communion. Ce qui suit immédiatement l’élévation et la génuflexion, c’est l’acclamation ! (voir "Il est grand..." ou les autres formules.)

Le prêtre élève l’hostie, puis le calice, pour permettre à tous de regarder et d’adorer brièvement. Les fidèles s’inclinent ensuite, quand le prêtre le fait lui-même après avoir reposé l’hostie ou le calice.

Le n° 21 de la PGMR précise que les fidèles s’agenouilleront pour la consécration, mais il ajoute aussitôt : "à moins que l’exiguïté des lieux ou le grand nombre des assistants ou d’autres circonstances ne s’y opposent." Ce qui convient à tel lieu précis ne peut donc pas être défini par une règle générale. C’est un fait que la majorité des fidèles restent debout à la consécration, et manifestent leur adoration en s’inclinant, plutôt qu’en s’agenouillant.

On peut ici rappeler la pratique de l’Eglise ancienne telle que saint Augustin nous la rapporte : "le dimanche..., nous prions debout parce que c’est un signe de résurrection" (Epistola 55,28). Encore faudrait-il que les fidèles qui restent debout en aient conscience !

On peut aussi rappeler, sur cette question, ce que dit la PGMR n° 20 : "les attitudes communes que tous les participants doivent observer sont un signe de la communauté et de l’unité de l’assemblée." Les attitudes liturgiques communes l’emportent donc sur les attitudes de la dévotion privée.

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Centre National de Pastorale Liturgique

Devenu en 2007 Service National de la Pastorale Liturgique, un service de la Conférence des évêques de France (CEF).

Publié: 01/04/2020