Dès maintenant…

Pourquoi attendre que quelqu’un meure pour dire du bien de lui ? Pourquoi évoquer, à ce moment-là ses qualités, toute la reconnaissance ou l’estime ou l’admiration que l’on éprouve pour lui ?

En effet, la famille, les amis, les voisins témoignent de la relation, de l’affection, qu’ils portaient au défunt. Parfois même on est surpris par tout ce que l’on peut entendre, bien loin de la réalité que nous connaissions !

Et si, dès maintenant, on laissait parler notre cœur en toute sincérité ? Et si on osait se libérer d’une certaine pudeur qui peut être obstacle pour s’exprimer. N’attendons pas ces moments difficiles de la séparation pour faire sauter les verrous de notre vie intérieure. Pourquoi ne pas profiter d’un anniversaire, d’une fête, des vœux de la nouvelle année, pour dire notre attachement ? notre reconnaissance ?

Jacques Salomé écrit : « Les sentiments ont beaucoup de peine à se dire. Ils ne s’aventurent dans une parole qu’avec pudeur et gêne ; les mots leur semblent trop vastes ou trop petits, trop usés aussi… Ils sont à la fois le moteur de toute communication – ce sont eux qui nous poussent à partager, à interroger, à interpeller. » Il ajoute : « Comme tout ce qui est vivant, les sentiments se transforment : ils naissent, vivent, changent de couleur et de tonalité, ils mutent et parfois s’éteignent. Ils ne disparaissent jamais sans laisser de traces dans le corps et la conscience de la personne qu’ils ont animée. »

Dès maintenant, acceptons de révéler les sentiments qui nous habitent. En les partageant, ils s’enrichissent d’ampleur et de profondeur. Dès maintenant, prenons le risque de nous laisser voir dans notre humanité, dans notre sensibilité. Dès maintenant, osons surprendre par des propos qui sonnent juste, même s’ils déroutent. Dès maintenant, acceptons d’être simples et vrais en toute confiance…
La relation à l’autre et à soi-même révèlera notre authenticité et nous rendra crédibles… dès maintenant !