La curiosité est un vilain défaut

Il y a curiosité et curiosité.

Dire d’une personne ou d’un jeune qu’il a un esprit curieux, c’est lui reconnaître une qualité plutôt qu’un défaut. En effet, la curiosité qui fait se poser les questions, les bonnes questions, est un atout pour comprendre notre monde et y évoluer avec de plus en plus de maîtrise. La curiosité est à la base de toute recherche et de tout progrès.

Au contraire de la curiosité “scientifique”, il existe des curiosités malsaines. En effet, on peut aussi chercher à savoir des choses pour des motifs malhonnêtes, ou encore à propos d’événements qui n’appartiennent qu’à ceux qui les vivent, ou encore parce que notre maturité ne permet pas d’absorber un certain niveau d’information. Cette curiosité malsaine est à mettre en face d’une vertu nécessaire à la vie de toute société, la vertu de chasteté.

Cette dernière accepte de ne pas tout savoir de la vie des autres et laisse volontairement un espace de discrétion et d’ignorance qu’elle assume comme un espace de vie. Non, les gens n’ont pas besoin de tout savoir sur tout le monde.
Notre société moderne expose sans doute beaucoup plus qu’il n’est nécessaire la vie des gens, qu’ils soient célèbres ou non. Il y a là un jeu subtil et parfois pervers entre les exhibitionnistes et les voyeurs. Un peu plus de pudeur et de chasteté ferait du bien à tout le monde.

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Bruno FEILLET

Évêque de Séez, ancien équipier de PSN.

Publié: 01/10/2021