La paresse est la mère de tous les vices

La paresse ou l’oisiveté consiste en l’expérience d’une lourdeur et d’une force d’inertie dans le cœur de l’homme telles que ne rien faire lui paraît préférable à toute action positive. Le goût pour agir ou servir disparaît au profit d’un centrement sur soi et d’une pesanteur spirituelle.

Cette expérience de la paresse qui est le dégoût de l’action vient souvent à l’heure de midi. Cette heure où l’on a l’impression que le soleil ne bouge plus, que le temps s’est arrêté, donne l’impression que l’on a tout le temps de faire ce que l’on a à faire contrairement au soir et au matin qui donnent l’impression de voir le soleil bouger beaucoup plus vite et que le temps va nous manquer.

D’une manière un peu caricaturale la sagesse populaire a gardé cette impression que c’est à l’heure où le soleil est à son zénith que survient le « démon de midi ».

Dans cette situation, le paresseux est livré à l’écoute de son corps et des divagations non maîtrisées de son esprit. C’est alors que les pulsions du corps liées à la nourriture et à la sexualité (gourmandise et luxure) peuvent emporter le sujet. A la lourdeur spirituelle s’ajoutent alors la lourdeur des kilogrammes.

Mais l’esprit peut se laisser aller dans des imaginations de tous ordres (l’imaginaire est tout puissant) comme la reconstruction de son univers de vie déconnecté du réel et de la vie concrète des gens. On peut alors imaginer les autres bien différents et souvent bien pires que ce qu’ils sont (médisance) ou encore construire toutes les justifications possibles pour justifier sa paresse (mauvaise foi). On peut retrouver ici le proverbe commenté : le paresseux dit qu’il y a un lion sur la route.

Ainsi donc, on le voit bien, la paresse est le contexte où tous les vices vont pouvoir trouver à s’exprimer ou à se développer. Le paresseux perd son temps.

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Bruno FEILLET

Évêque de Séez, ancien équipier de PSN.

Publié: 01/12/2021