Sérénité

Les assauts répétés des coups de vent semblent parfois vouloir tout renverser et voilà qu’une fois le “vent posé” on apprécie le calme revenu. Tout reprend place dans la sérénité comme une fin de soirée paisible.

En feuilletant nos agendas, nous pouvons repérer les moments d’orage et d’agitation des mois précédents. Depuis, des tensions se sont apaisées, des relations que l’on croyait définitivement perdues se sont renouées. Chacun et chacune a retrouvé son équilibre, que ce soit au travail, en famille ou dans le voisinage. Autour de la table, les relations sont pacifiées. Des « bonjours » s’échangent à nouveau. On s’étonne, on n’ose pas y croire, tant les nuages et les raideurs semblaient s’enchaîner dans une logique de destruction. Progressivement, les uns et les autres perçoivent que tout cela s’est calmé.

Au regard du passé houleux, quelles raisons peuvent expliquer ce qui se met en place aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a pu déclencher de nouvelles attitudes et de nouveaux sentiments ? En famille, des parents évoquent le fruit de la patience et de l’engagement de chacun pour changer les choses. L’espérance d’y parvenir était si grande ! Ça ne se fait pas tout seul ! Ce peut être aussi une équipe, au travail, qui a su prendre des moyens pour s’entendre sur de nouvelles méthodes afin que chacun puisse reconnaître ce que fait l’autre dans sa propre compétence.

La sérénité n’est jamais définitivement acquise. Elle se travaille, elle s’entretient. Elle est le fruit de négociations dans les conflits sociaux. Des maîtres spirituels nous disent que nous ne pouvons accéder à la sérénité que si nous sommes détachés de nous-mêmes et si nous ne nous laissons pas asservir par les choses matérielles. Nous étions peut-être tellement aveuglés par le désir de vouloir briller, de dominer, d’imposer notre vérité et de ne pas accueillir celle de l’autre.

La prière des Alcooliques Anonymes, reprise par les toxicomanes, peut être formulée par chacun, à chaque instant de nos vies : « Mon Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence. »

Pour conclure, on peut encore ajouter : « Sois serein au milieu du bruit et de l’agitation, songe au calme paisible qui se dégage du silence. Vis en bonne entente avec tout le monde sans pour cela te renier. Expose calmement et clairement tes idées ; écoute les autres, même celui que tu considères moins intelligent que toi, car eux aussi ont quelque chose à t’apprendre. » Max EHRMANN (1872-1945)

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/02/2023