De mensonges en mensonges

Il ne se passe pas un jour sans que nous ne découvrions de nouveaux mensonges. Il est difficile de les répertorier tant leur révélation s’accélère et les derniers faisant oublier les précédents : mensonge d’état, mensonge d’hommes publics, dans la société, dans les affaires, et plus tristement encore, dans nos propres relations.

Ces derniers mois, nous en avons été témoins, sur les écrans de télévision. Un tel proclame haut et fort qu’il n’a pas fait de placement financier à l’étranger. Quelque temps après, il se voit obligé de reconnaître que ce n’était pas vrai. Une grande firme automobile se discrédite au niveau mondial, en trompant ses acheteurs, confiants dans le respect des règles anti-pollution. Ce ne sont pas les sites Internet qui manquent pour donner de « bonnes recettes » si l’on veut tromper son conjoint.

Il semble que le fait de cacher la vérité ou de la travestir se soit banalisé. Comme si l’ingéniosité des hommes se déployait au mieux dans de telles pratiques. Tout cela sur fond de légitimité et d’évolution des mœurs !

Mais que devient alors la quête de la vérité ? Cette question n’est pas d’aujourd’hui, uniquement pour les journalistes et les chargés de communication. Elle est de toujours et pour tous. Aux temps bibliques, les livres de la Sagesse se sont montrés sans concession : « tu ne porteras pas de faux témoignages », « que le mensonge ne soit pas trouvé dans ta bouche » ou encore « garde ta langue du mal et tes lèvres du mensonge ». L’apôtre Jacques, auteur d’une lettre dans le Nouveau Testament, parle de la nécessité de dompter sa langue car, comparée au gouvernail d’un bateau, elle peut être source de toutes les dérives. « Si quelqu’un ne commet pas de faute en paroles, c’est un homme parfait, capable de mettre un frein à tous les instincts de son corps. »

Si certains ignorent ou veulent ignorer le message biblique, ils sont peut-être peuvent être plus sensibles aux propos d’Abraham Lincoln qui disait à un visiteur de la Maison Blanche : « Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps ; vous pouvez même tromper quelques personnes tout le temps ; mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps. » S’ils le préfèrent, ils écouteront chanter Guy Béart : « Le premier qui dit la vérité se trouve toujours sacrifié. D’abord on le tue. Puis on s’habitue. On lui coupe la langue, on le dit fou à lier... »

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/12/2015